#21 – Hiroshima et Miyajima

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Hiroshima et Miyajima

On continue notre découverte de l’archipel Nippon avec un lieu tristement célèbre : Hiroshima.

Tout le monde connait l’histoire tragique de cette ville japonaise, cible de la première bombe atomique de l’histoire.

Aujourd’hui la ville est entièrement reconstruite et si on croise régulièrement des mémoriaux, la plupart du temps, rien ne laisse paraitre la terrible histoire du lieu.

Juste en face de la ville d’Hiroshima se trouve l’île de Miyajima.

Si le nom est moins connu, elle abrite pourtant une des cartes postales les plus célèbre du Japon : le Torii flottant.

Que voir à Hiroshima ?

Notre visite d’Hiroshima a commencé par une grande promenade pédestre à travers la ville, avec pour objectif le parc du mémorial de la paix.

Le parc en lui-même a été inauguré en 1954, est classé par l’UNESCO et accueille de nombreux bâtiments dédiés au souvenir de l’histoire et en symbole de paix.

Forcément, la visite principale du parc est son musée qui était fermé à cause du COVID. On ne pourra donc pas vous dire grand-chose, sinon qu’il est recommandé par toutes les sources que nous avions consulté pour organiser notre voyage.

Dans le parc, on trouve aussi de nombreux monuments, errigés en mémoire de différentes causes. On ne pas vous en dresser une liste exhaustive mais on va tout de même en évoquer deux-trois parmi ceux qui nous ont le plus marqué, à commencer par la flamme de la paix.

La flamme de la paix

Si vous arrivez comme nous par le musée, la flamme de la paix est la première chose que vous allez voir. Cette flamme n’a rien de banal, puisqu’il s’agit d’un feu allumé en permanence, dans le but de se souvenir des atrocités de la guerre et de l’importance d’œuvrer pour la paix.

C’est un soldat de l’armée japonaise, Tatsuo Yamamoto, qui a ramassé une torche dans les débris encore en feu d’une maison juste après le bombardement. La flamme est ensuite devenue publique et a servit à allumer 14 foyers dédiés à la paix, disséminés partout au Japon, dont celui-ci à Hiroshima. Elle continuera de brûler jusqu’à l’abolition des armes nucléaires…

Le Dôme Genbaku

Sans doutes un des monuments les plus visuel.

Il s’agit du bâtiment ayant résisté à l’explosion le plus proche de l’épicentre (140m).

Il a longtemps laissé à l’abandon, car symbole de trop de souffrance.

Il y a d’ailleurs eu un vrai débat pour savoir si il fallait où non le préserver. D’un côté la volonté d’oublier ce passé douloureux, et de l’autre le devoir de mémoire et la force du symbole qu’il représentait.

C’est cette position qui l’a finalement emporté et le Dôme a été stabilisé afin de rester debout en témoin du passé.

Monument de la paix des enfants

On s’est aussi arrêté un long moment auprès du monument de la paix des enfants

Celui-ci commémore Sadako Sasaki et les milliers d’enfants victimes du bombardement atomique d’Hiroshima

Sadako Sasaki avait deux ans lorsque la bombe a explosé à Hiroshima. A 12 ans, elle a développé une leucémie, et a alors entrepris de plier des origami de grues en papier, jusqu’à le faire depuis son lit d’hôpital.

Pourquoi ? Parce que d’après une légende japonaise, si on plie 1000 grues en papier et qu’on les retient entre-elles par un lien, on voit un souhait exhaussé.

Malheureusement, Sadako Sasaki décéda de la maladie avant d’avoir terminé

Les élèves de sa classe ont alors pris le relais et terminé les pliages afin d’arriver à 1000, en transformant la grue de papier en un symbole de paix.

Le monument de la paix des enfants représente une statue de Sadako Sasaki tenant une grue de papier et est entouré de millier de grues de papier envoyées depuis le monde entier.

Ce sont les 3 monuments qui nous ont marqués dans le parc, mais il en existe beaucoup d’autres à découvrir !

Les okonomiyaki

Changement de registre et une autre chose à faire à Hiroshima, beaucoup plus légère : déguster la spécialité locale, les okonomiyaki

Le nom est composé de deux mots: Okonomi : ce que vous aimez et Yaki grillé

Ça désigne une sorte de super omelette avec plein d’ingrédients dedans, en général préparée devant vous sur une plaque chaude

Il y a plusieurs recettes, et celle d’Hiroshima se distingue par la présence de nouilles.

On avait trouvé un food court spécialisé dans cette recette : un étage entier d’un batiment ne comprenant que des petits restaurants d’okonomiyaki

Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on s’est retrouvés embarqués dans une sacrée expérience culinaire !

On est arrivé dans un étage remplis de petits bouibouis où chaque propriétaire essayait de nous convaincre de nous asseoir dans un anglais approximatif. C’est très compliqué de savoir auquel aller, ils se ressemblent tous plus ou moins, les menus et les prix sont identiques, bref, c’est la roulette russe.

On s’est laissé attendrir par une dame qui nous suppliait presque de venir chez elle  – il y avait deux clients déjà assis, on s’est dit qu’on ne risquait pas grand-chose, moins que dans les restos complètement déserts.

Bon, quand le cuisto qui préparait les okonomiaki devant nous s’est mis à tousser, on s’est un peu posé des questions. Pour rappel, on était en plein au début de la crise du COVID.

Quand le type s’est mis à se moucher, on ne s’est pas senti plus à l’aise – pour rappel, il est déconseillé de se moucher en public au Japon, ça peut être pris comme une insulte.

Mais quand il a craché dans l’arrière boutique, on a vraiment eu des doutes.

On aurait peut-être dû partir, mais allez savoir pourquoi, la politesse peut-être, on est resté et on a mangé nos okonomiaki. Qui étaient très bons, il faut le dire, mais on était loin d’être à l’aise.

Direction Miyajima

Rejoindre Miyajima depuis Hiroshima se fait assez simplement : on prend un train et un ferry… et les deux sont de la compagnie JR, ils sont donc inclus dans le JR pass, le fameux pass qui permet de prendre le train pour les touristes au japon (cf épisode sur les aspects pratiques d’un voyage au japon)

Miyajima c’est une étape un peu nature : un petit village côtier prend place au bord d’une île couverte de forêt.

On l’a dit en introduction mais le principal attrait touristique de l’île, le torii flottant, était en rénovation.

Pour ceux qui n’auraient pas encore été à Nara, vous pourrez vous extasier devant l’autre attrait touristique de l’île, à savoir les cerfs qui déambulent en liberté un peu partout.

Promenade au Mont Misen

Nous avons commencé notre découverte de l’île par la promenade vers le sommet du mot Misen.

Il y a 3 sentiers de difficultés variables qui permettent de monter au sommet.

Ou un téléphérique si vous voulez épargner à vos jambes les 2000 marches !

Nous, on s’est dit qu’on allait un peu profiter de la nature et monter à pied. En soi, je dirais que c’est accessible à tout le monde, mais forcément, ça prend plus de temps que le téléphérique.

Sur les recommandation prises à notre Ryokan, nous avons opté pour le sentier de difficulté intermédiaire pour monter et le facile pour redescendre.

La durée de la promenade devait ainsi nous laisser du temps pour les quelques autres visites à faire dans le village.

Pour info, le sentier difficile est certes le plus difficile, mais aussi le plus long à faire.

Pour les sentiers facile et intermédiaire, on peut en tout cas dire que la promenade se fait sous le couvert des arbres, en longeant une rivière.

Le début de la balade n’était pas super esthétique puisqu’il y a pas mal d’aménagements en béton qui encadrent la rivière, pour limiter les crues sauvages qui posaient soucis sur l’île.

Plus on monte et plus le décor est sympa, on évolue vraiment au milieu de la forêt, au cœur de la nature.

Par contre, qu’est-ce que les escaliers sont rudes ! Les marches sont de tailles différentes mais souvent assez hautes et elles sont in-ter-mi-nables. En plus, il y a un panneau tous les cent mètres pour savoir quelle distance il reste pour arriver au sommet, ce qui donne l’impression de ne pas avancer.

On n’a pas croisé énormément de monde, juste quelques personnes qui descendaient, ce qui fait qu’on avait en plus l’impression d’être les seuls à entreprendre l’escalade à pied… C’était presque épique.

Arrivé à la fin des marches, ce n’est pas encore le sommet, mais par contre, la vue se dégage entre les arbres et on commence à voir de beaux panoramas sur la mer qui entoure l’île.

La dernière étape avant le sommet, c’est le petit temple de Reikado. Il est de taille réduite mais assez joli, perdu dans la montagne.

Nous arrivons enfin au sommet, avec l’observatoire du Mont Misen qui offre une vue panoramique sur la région. L’observatoire en béton n’est pas très beau, mais la vue valait vraiment la peine. Par contre, la table d’orientation était en Japonais uniquement et on n’a pas tout compris.

Mais on a quand même réussi à repérer Hiroshima et le village de Miyajima d’où nous étions partis (c’était de toute façon les deux seuls points que nous connaissions de la région).

Nous sommes donc redescendu par un autre chemin, supposé être plus simple mais avec des marches hyper glissantes !

Malgré de bonnes chaussures et beaucoup de prudence nous avons fini quelques fois sur nos fesses !

Nous avons vu régulièrement des panneaux invitant à se méfier des serpents, apparemment une espèce assez dangereuse vit dans la région

Au printemps, lors de notre passage, les températures étaient trop basses pour que ça soit réellement une menace, mais si vous venez en été, méfiez-vous !

En descendant, on commence à apercevoir le temple Daishō-In entre les arbres.

Le temple Daishō-In

Le Daisho-in, on y est arrivé un peu par hasard. C’est un temple qui a l’air assez connu, surtout pour les centaines de statues bouddhiques qu’on peut y admirer. Mais s’il n’avait pas été sur notre chemin, on serait peut-être passé à côté.

Il a été créé en 806 à l’initiative de Kobo Daishi (souvenez-vous, on en avait parlé dans l’épisode où on évoquait Kamakura). Et ce qui nous a étonné, c’est la variété de choses qu’on trouve à l’intérieur. Il y a plusieurs structures différentes, disséminées sur tout le site et on se promène en découvrant à chaque fois quelque chose de nouveau. C’est un peu une chasse aux trésors.

Il y a plein de très jolies choses à voir, comme un escalier bordé de moulins à prières, un petit tunnel sous le bâtiment principal, qu’on traverse dans l’obscurité pour observer des gravures et icônes religieuses faiblement éclairées, la Henjyokutsu Cave, une pièce particulière avec les centaines de lanternes au plafond et un espèce de parcours de prière à y effectuer, …

Dans l’enceinte du temple, il y a des statues dans tous les sens, des grandes au look original, des petites cachées dans la végétation… il y en a partout !

On est resté un moment, mais je pense qu’on est tout de même passé à côté de plusieurs choses à voir.

Par exemple, le mandala de sable réalisé par des moines tibétains de passage et qui est conservé dans une des chapelles ou le chemin latéral bordé de centaines de statues aux bonnets colorés.

Le sanctuaire Itsukushima-jinja

Pour finir, on s’est donc arrêté au sanctuaire Itsukushima-jinja, la visite immanquable de Miyajima.
On y pénètre par un ensemble de bâtiments vermillons, qui précèdent l’une des 3 vues les plus connues du japon : Le célèbre torii « flottant » (aussi appelé porte du japon).

Ce torii mesure 16 mètres de haut et ne flotte pas réellement : il est en fait construit dans une zone  où la marée recouvre ses pieds en montant. Ainsi, à marée haute, il semble flotter sur l’eau, alors qu’à marée basse, on peut se promener à pied autour.

Comme on l’a dit, il était en rénovation lors de notre passage, mais les travaux doivent à présent être terminés.

Le torii date de 1875 alors que le sanctuaire qui l’entoure a été fondé en 593, et a adopté sa forme actuelle depuis 1168

Le sanctuaire Itsukushima-jinja a aussi la particularité d’avoir ses bâtiments construit sur pilotis. Cette caractéristique est dûe au caractère sacré de l’île de Miyajima : les visiteurs n’ayant originellement pas le droit de poser le pied sur l’île…

Dégustation de Momiji Manju

On a presque terminé avec Miyajima mais ce serait dommage de quitter l’île sans aborder un dernier point d’intérêt à savoir les momiji manju.

Il s’agit de pâtisseries traditionnelles en forme de feuille d’érable.

La recette de base les fourre à la pâte d’haricots rouges, mais on en trouve aujourd’hui à plein de parfums différents.

Nous avons gouté la version originale ainsi que quelques déclinaisons modernes : thé vert, chocolat, crème de marrons, c’était vraiment bon !

En se promenant dans le village de Miyajima, on croise plein de boutiques qui en vendent et certains ateliers ont de grandes vitrines permettant d’en voir la fabrication. Maintenant, rassurez-vous : même si vous n’allez pas jusqu’à Miyajima, il y a moyen de trouver des momiji manju dans des boutiques de souvenirs jusque dans la gare d’Hiroshima… et peut-être ailleurs.

Pour nous, ça termine notre séjour à Miyajima. Nous avons ensuite repris le ferry et le train, direction Kyoto…

D’autres visites qu’on aurait aimé faire dans la région…

En premier, évidemment, le musée du mémorial de la paix d’Hiroshima.

Le musée traite de la bombe atomique, toujours dans un devoir de mémoire et dans le but que jamais plus ces armes ne soient utilisées.

Il parait que certaines parties ont des visuels très crus et peuvent choquer les visiteurs les plus sensibles ou plus jeunes.

À part ce musée et le grand torii qui était caché, je pense qu’on a vu les principales choses à découvrir dans la région.

Il y a bien d’autres visites, comme le château d’Hiroshima, mais personnellement, nous ne ressentons aucun manque à ne pas les avoir faites.

Par contre, nous aimerions découvrir Miyajima en automne , ça doit être magnifique ! Mais c’est un endroit réputé à cette saison, donc il y a la foule qui va avec.

Liens utiles

Japan Rail Pass et Pocket Wifi :
www.japan-rail-pass.fr

Duolingo :
www.duolingo.com

Attention : les cours de japonais n’existent que depuis l’anglais pour le moment. Il faut donc avoir des bases dans cette langue. (mais du coup vous travaillez les deux d’un coup! )
Si vous ne parlez pas anglais, vous pouvez utiliser l’application memrise.

Pour la carte PASMO/SUICA, nous vous conseillons de l’acheter une fois sur place. Ça vous évitera des frais inutiles ! (et à certains guichets des aéroports / grandes gares, vous pouvez avoir un design spécial « souvenir du japon » (avis aux collectionneurs).

Musiques utilisées

– AKIRA soundtrack – Geinoh Yamashirogumi – « Kaneda »

– Filippo Beck Peccoz – Lord Yabu’s Mansion – Shadow Tactics OST

– Ryuichi Sakamoto – Merry Christmas, Mr Lawrence

– RADWIMPS – Goshintai – Your Name OST

– Frida Boccara – L’île nue

– Joe Hisaishi – Okuribito (Memory) – Departures Soundtrack

– Kazuko Hohki – Harley Davidson

Voici le résumé de nos expériences à Hiroshima et Miyajima.

Si vous avez des questions, remarques ou autres suggestions, n’hésitez pas à les poster en commentaire.

Rendez-vous dans le prochain épisode pour continuer la découverte de nos coups de cœurs et aventures japonaises !

Pour compléter ce podcast, n’hésitez pas également à aller lire nos articles sur le Japon :

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Sauts de Puce

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